per grazia ricevuta

Les terrils noirs marquent encore les alentours. Claudia Passeri souhaite en raviver la présence, magnifier ces nouveaux lieux de biodiversité en transformant temporairement leur ligne de crête, entre ciel et scories.

L’économie, le paysage et la société luxembourgeoise ont été profondément marqués par la sidérurgie, le sud du pays plus particulièrement. On pouvait voir l’usine de loin, la sentir, la renifler, l’entendre gronder.

Elle constituait le paysage, elle en était l’horizon, elle colorait le ciel et assombrissait les façades. Elle demeurait cependant inaccessible à moins d’y travailler, enceinte de murs, de grilles et de bassins.

P.G.R. est l’acronyme de ‹Per Grazia Ricevuta›, ‹Pour Grâce Reçue›, souvent inscrit ou peint sur les ex-voto que l’on trouve dans les églises ou près de statues votives. Un remerciement pour la faveur divine obtenue.

Cette intervention est une façon de parler d’un passé industriel essentiel à l’histoire du pays, une façon d’exprimer de la gratitude, un remerciement, un hommage à l’usine, aux travailleurs souvent immigrés, à leurs sacrifices et leurs souffrances, aux ressources de la nature, au génie humain, au développement progressif de l’État social et protecteur. Les lettres lumineuses « PGR » de 7 mètres de haut seraient fixées sur une structure métallique à 5 mètres du sol visibles la nuit, rappelant la lumière rougeâtre de la coulée continue.

Les cinq lettres «  ARBED  » ont autant marqué l’usine que les habitant.e.s et les travailleurs. Elles ont représenté le progrès, l’espoir, le travail, le gagne-pain, mais aussi le danger et les accidents. © Benoit Delzelle



 
 
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claudia passeri

 

claudia passeri

Claudia Passeri vit et travaille entre Luxembourg et Pérouse. De 1998 à 2004, elle a étudié la scénographie à l’Accademia di Belle Arti di Bologna, la photographie à l’ÉSA Le Septante-cinq à Bruxelles et à l’IED à Rome. En 2011, elle a reçu le Edward Steichen Award au Luxembourg. Une sélection de ses œuvres récentes a été exposée en 2014 au MUDAM et à BOZAR Bruxelles. Depuis 2016, son œuvre ‹Zeitgeist – Karl Cobain› est présentée au Casino Luxembourg – Forum d’art contemporain. Son projet ‹Aedicula› a été choisi pour les ‹Rencontres photographiques› d’Arles en 2019.

 
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